Je ne sais pas combien de bestioles passent, nichent, se baignent, mangent, s’abreuvent dans le jardin de poche de Patricia Mario. Mais le temps d’un reportage, on a un petit échantillon de la quantité de bêtes à poils et à plumes qui ont pris leurs habitudes chez elle et son mari, Gilles. Quelques-unes ont un nom et font vraiment partie de la famille Mario !
La cachette des Dixrats
J’ai vu une petite souris trottiner dans le jardin. Je l’ai trouvée très mignonne. Gilles, lui, a dit tout de suite : «Une souris devant, c’est dix rats derrière ! ». Peu après, j’ai ouvert l’abri de jardin : dix bébés étaient collés aux mamelles de la souris qui avait un air apeuré, ahuri en me voyant. J’ai pris une photo, j’ai refermé la porte et on leur a fichu la paix. Quand je sais qu’ils sont tous partis vivre ailleurs, je nettoie pour que la maman (ou une autre) retrouve les lieux tout propres. Chaque année, nous avons des petites souris ! La mère n’est pas folle. Sa portée est en sécurité… et les croquettes du hérisson ne sont pas loin !
Les oiseaux en escadrille
Je passe beaucoup de temps à observer tous les oiseaux. Entre la mare, les bains d’oiseaux, les mangeoires, ils ont de quoi s’occuper. Avec Gilles, nous avons dénombré une vingtaine d’espèces qui fréquentent le jardin : mésanges (charbonnière, bleue, huppée, à longue queue), grimpereau, merle, roitelet, pinson, chardonneret élégant, rouge-gorge… et un épervier de temps à autre.
J’ai installé de nombreux nichoirs qui sont très visités par seulement pour pondre, mais aussi pour s’abriter du froid en hiver… et de la chaleur en été ! Ce sont toujours un peu les mêmes qui sont habités. Certains sont peut-être trop bas pour eux.
À taaaaaable !
L’hiver, le jardin est un drive ! Le reste de l’année, ils se débrouillent tout seuls. Il y a suffisamment de pucerons pour les mésanges. D’ailleurs, je sais parfois qu’elles sont venues se nourrir, car elles ont fait tomber des boutons de rose en les piquant pour trouver leur pitance. En fin d’été, début d’automne, les mésanges et les merles adorent venir manger les prunes.
Un Polisson pas farouche…
Tous les oiseaux sont habitués à me voir dans le jardin. On cohabite ! Les mésanges viennent prendre un bain dans la mare sans s’occuper de moi. Si je ne fais pas de mouvement brusque, rien de les dérange. Quant au rouge-gorge, il s’appelle Polisson, et vit dans le jardin. Il est rigolo ! Quand je bêche, quand je plante, il vient voir ce qu’il se passe. J’ai souvent l’impression qu’il me suit comme un chat ou un chien. Par moment, je m’attends à ce qu’il dise : « Mais que fais-tu dans MON jardin ? »
Le match fourmis contre vivaces
Il y a un coin qu’aiment beaucoup les fourmis. Elles y viennent tout le temps et je ne sais toujours pas pourquoi. J’ai tout essayé pour éloigner ces bestioles, notamment l’essence de lavande. Rien de rien ne fonctionne. Pourtant, j’aimerais bien qu’elles aillent voir ailleurs si j’y suis, car elles arrivent je ne sais pas comment à faire mourir quelques plantes. La seule astuce qui semble marcher, c’est d’installer à l’endroit stratégique des petits pots en terre cuite. Je les mets tête en bas. Elles habitent dedans et laissent mes vivaces plus tranquilles.
Sus aux limaces !
Je suis comme tout le monde. Les limaces, un peu ça va, mais quand les rassemblements virent à l’émeute dans mes plantes, c’est non. J’en récupère beaucoup sous des petites planches, mais parfois, ça ne suffit pas ! Alors, le matin, à la fraîche, avant de travailler, je régule la population… à coups de dents de fourchette. Je sais, ce n’est pas gentil, mais…
L’accueil des perce-oreilles
Je prends un pot en terre cuite, je le retourne, je mets de la paille et de la mousse à l’intérieur, un bout de grillage pour que tout tienne et j’attache à une branche d’arbre. Je ne suis pas une spécialiste de ces bestioles, mais je sais que les perce-oreilles sont très utiles au jardin, qu’ils mangent des insectes. Donc, ils sont les bienvenus !
Les bestioles ont des noms !
Vous connaissez déjà Polisson, le rouge-gorge. Dans mon jardin vivent aussi M. et Mme Jonas qui chaque année font des petits Jonas. Impossible de me souvenir pourquoi je les ai appelés comme cela. Il y a aussi Néné, le hérisson. Et puis, les poissons ont aussi un nom de famille. Ce sont les Théo. Dans la mare, vivent ensemble Théodule, Théodore, Thé au jasmin. Et Coquelicot aussi. Il va falloir que je trouve des noms à tous leurs petits…
Signé Isabelle Morand